Histoire de la Corée

On peut segmenter l’histoire de la Corée en plusieurs périodes :

  • La Préhistoire
  • La Période Gojoseon
  • Buyeo/Samhan
  • Les Trois Royaumes
  • La Période Shilla
  • La Dynastie Goryeo
  • La Période Joseon
  • La Période Contemporaine

La Préhistoire :

L’archéologie a récemment permis de confirmer l’origine mongoloïde des coréens et d’une occupation continue du territoire de la péninsule coréenne datant du paléolithique, notamment grâce à des ossements retrouvés près de Pyongyang.

Les paléoasiatiques commencent à migrer vers la péninsule en 10 000 avant JC et s’intègrent ou assimilent les populations autochtones, ces coréens du Néolithique pratiquent alors la chasse, la pêche et la cueillette mais aussi l’agriculture, on peut affirmer que la culture du riz est apparu à la fin de la période Néolithique.

C’est pendant l’âge de bronze que les traditions nomades et guerrières s’inscrivent dans les mœurs coréennes, notamment en raison de l’arrivée d’une tribu, les Yemaek, visiblement originaire du Nord Est de la Chine, qui utilisaient des armes et des outils faits de bronze.

La société, qui se hiérarchise et se développe au travers de la riziculture et de l’élevage, ne tarde pas à voir apparaître des problèmes de surpopulation ce qui pousse une partie de celle-ci à migrer vers le Japon.

Le shamanisme reste une pratique répandue, notamment au moyen du culte du totem de l’ours.

L’Âge du fer se caractérise par la venue du fer provenant de la Chine et permet à la population de se sédentariser en raison des progrès qu’il permet de réaliser, notamment au niveau de l’agriculture. L’usage de l’ancêtre du ondol (système de chauffage) qui était apparu à l’Âge de Bronze se répand.

Les premières tribus se retrouvent autour de villes fortifiés et sont les précurseurs des futurs royaumes coréens. 

 La période Gojoseon :

La période Gojoseon (Ier millénaire avt JC jusqu’à 206 avt JC) correspond à la période historique s’étendant à la fondation légendaire de la civilisation coréenne jusqu’à l’établissement de la dynastie Han en Chine, en effet les opposants chinois à cette dynastie fuirent leur sol pour la Corée et provoquèrent de profonds bouleversements dans son institution (Royaume de Choseon-Wiman). Cependant les dates de la fondation de cette dynastie son vague (deuxième moitié du Ier millénaire), il aurait pu aussi couvrir le nord de la péninsule et une partie de la Mandchourie.

Samhan :

La période Samhan (trois Han) correspond à trois confédérations de villes fortifiés : Mahan, Jinhan et Byonhan qui régirent la sud de la péninsule coréenne à la chute du royaume de Choseon-Wiman  en 108 avt JC et jusqu’à la fondation des Trois Royaumes.

Les Trois Royaumes :

La Période des Trois Royaumes (58 avt JC – 668) correspond à l’Âge d’Or de la culture coréenne.

Celle débute lorsque le royaume de Saro (plus tard connu sous le nom de Silla) obtient son indépendance vis-à-vis des Han de Chine. Quelques années plus tard les royaumes de Goguryeo (Nord de la Péninsule et Mandchourie) et Paekche (Sud-ouest) obtiennent eux aussi leur indépendance. Un quatrième royaume, entre Paekche et Silla, essaye aussi de se démarquer, Gaya, mais n’aura jamais le statut d’état centralisé.

Cependant, ceux-ci restent sous l’influence chinoise du fait des quatre commanderies installées depuis la fin de la période du Royaume Choseon-Wiman, le bouddhisme reste la religion la plus importante, mais la philosophie confucianiste se répand vite dans la haute société coréenne.

Goguryeo est le plus grand royaume, changeant de nombreuses fois de capitale au cours de son histoire, acquérant aussi de nombreux territoires en Mandchourie, il chasse définitivement les chinois de sa capitale de Nanyang en 313 mais l’influence chinoise reste toutefois importante, le bouddhisme est officiellement adopté en 372.

Paekche connaitra au IVème siècle une grande prospérité.

Quand à Silla, il a eu des appétits expansionnistes incroyables, après avoir absorbé Gaya au IVème siècle et conquit Paekche en 660, il s’est allié avec la Chine des Tang pour envahir Goguryeo en  668. Ce qui donna naissance à la Période Unifié de Silla et marqua la fin des Trois Royaumes.

 Silla Unifié :

Tandis que Silla unifie la péninsule coréenne, la dynastie des Tang s’accapare le territoire du nord de l’ancien royaume de Goguryeo (sud de la Mandchourie et nord de la Corée du Nord actuelle) et édifie le royaume de Balhae qui dura de 698 jusqu’à 928.

Le Royaume du Silla unifié connait un haut niveau de développement et sa capitale Gyeongju (Kumsong à l’époque) est encore reconnu maintenant comme symbole de la richesse historique coréenne.

Sa société était tout de même très hiérarchisée et hermétique, et les luttes entre les différents aristocrates que ne pouvaient contenir le pouvoir royale amena à son affaiblissement progressif. La dynastie Silla finit par abandonner son pouvoir à un de ses dignitaires en 918 Wang Kon, ce dernier chercha à reconquérir les territoires perdu de l’ancien royaume de Goguryeo et épousa la fille du dernier Roi de la dynastie de Silla, cette phase de reconquête s’appelle l’époque Koryo/Goryeo, nom qui est à l’origine du nom actuelle du Pays du Matin Calme.

La dynastie Goryeo :

Le Royaume Goryeo s’étendit du début du Xème siècle au XIVème siècle et sa capitale fut Kaesong, actuellement en Corée du Nord.

Les années de 918 à 935 marquèrent la reconquête du territoire, puis le quatrième roi de la dynastie édita une série de lois qui engendra par exemple la pratique du recrutement des fonctionnaires par concours administratifs. Peu à peu ces progrès administratifs permirent à la royauté  de dompter relativement les seigneurs locaux, cependant ils gardèrent une certaine autonomie.

L’affaiblissement du pouvoir royale s’explique par le pouvoir grandissant qu’acquèra la famille Li par les mariages de leurs filles aux membres de la famille royale, ce qui amena au coup d’Etat de Li Jagyeom en 1126, malgré cet échec le pouvoir royal fut ébranlé et ne tarda pas à subir les conséquences d’une guerre civile entre gens de la noblesse.

A partir de 1231, le royaume subit de nombreuses et successives invasions mongoles qui opposent de dures conditions de redditions aux coréens.

En 1271 et 1281, le royaume qui sert de base d’intervention au Japon est sauvé grâce aux kamikazes, c’est-à-dire les vents divins, qui coulent la flotte mongole.

L’occupation mongole marque un net frein au bouddhisme, la philosophie confucianiste gagnant toujours plus du terrain.

C’est le général Yi Seonggye qui finit par expulser les mongols mais sans pouvoir reprendre la Mandchourie à la dynastie Ming, il fonde la dynastie Joseon/Choseon en 1392 et se maintient au pouvoir notamment grâce à des réformes agraires.

 La dynastie Choseon :

La période Choseon se maintient depuis la prise de pouvoir de son fondateur YI Seonggye le 5 aout 1392 jusqu’en 1910, date de l’occupation japonaise, la capitale de cette dynastie est Hanyang (Séoul) et cette dynastie connaitre deux âges d’or pendant lesquels la Corée connaitra un grand essor, beaucoup de découvertes marquèrent cette période : le premier cadran solaire oriental, la première horloge hydraulique, la création du hangeul,l’alphabet coréen, par le roi Sejong et ses érudits au XVème siécle, l’administration très marqué par le confuciannisme se développe, il y a aussi des réformes agraires. Les arts se développent aussi comme le Pansori et de nombreuses forteresses furent érigés.

Durant le XVIIème siècle, le territoire de la dynastie de Choseon est considéré comme un royaume-ermite, en effet, il se ferme à tout commerce avec les pays sauf la Chine auquel il verse un tribut, le pouvoir royale ne cesse de décliner et a du mal à se protéger des visées occidentales qui finit par provoquer des tensions sociales importantes.

Après une révolte paysanne, qui menera à la guerre sino-japonaise, les chinois doivent céder leur suzeraineté sur ce pays aux japonais en 1895.

Les réformes Kabo du roi Kojong en 1896 mettront fin à la société confucéenne traditionnelle.

En 1897, le roi Kojong chang le statut de son pays et le proclame désormais comme l’Empire Tachan. Les liens avec le Japon sont renforcés, mais des relations diplomatiques avec d’autres pays se développent aussi. Théâtre de la guerre russo-japonaise en 1904, la corée deviendra à l’issue de cette guerre pleinement un protectorat japonais (1905), or ce nouveau statut ne plait en aucun à la population, et les révoltes se multiplient.

Pour sa résistance symbolique le roi Kojong est déposé par le gouvernement japonais au profit de son fils Sujong, mais l’assassinat du représentant du Japon en Corée, Hirobumi Ito, par un militant indépendantiste coréen en 1909 mène à l’annexion du pays par le Japon en 1910.

C’est la fin de la dynastie Choseon et de l’Empire Han.

 La période contemporaine :

L’occupation japonaise (1910-1945) :

Ainsi la colonisation japonaise débuta avec la proclamation de la Corée comme protectorat en 1905, cette annexion progressive qui eu ses prémices en 1894 avec un accord militaire entre les deux pays et qui se fit sous la contrainte prit tout de même le nom pour les japonais de Fusion nippo-coréenne (nikkan heigo) conformément au droit international qui régissait cette période.

Ils exerceront une domination souvent qualifié d’impitoyable, réprimant les révoltes ou leurs tentatives, exploitant les ressources minières et agraires de la péninsule ou encore servant de cobaye pour la recherche bactériologique, cela s’accentua pendant la deuxième guerre mondiale, en effet la main d’œuvre était peu couteuse, de nombreuses femmes connurent le sort de femme de réconfort pour les soldats japonais. Cette colonisation prit fin avec la capitulation japonaise à la fin de la II Guerre Mondiale en 1945.

 La Guerre de Corée (1950-1953) :

Après la capitulation japonaise, la Corée est divisé en deux zones d’occupation administrées par l’URSS d’une part et les Américains d’autre part, avec pour ligne de démarcation le 38ème parallèle.

En 1947, les Nations Unis décidèrent de créer une commission charger d’organiser des élections libres dans la péninsule, cependant l’URSS refusa celle-ci sur son sol. Personne ne pensait que la partition de la Corée serait définitive, cependant chacun des deux pôles organisèrent des élections au nom bien sur de toute la péninsule, c’est ainsi que Rhee Syungman, nationaliste et anticommuniste, accéda au pouvoir au Sud et que Kim Il-Sung, forte figure de la résistance contre l’envahisseur japonais, accéda au pouvoir au nord, or chacun des deux hommes souhaitaient réunifier la Corée mais selon bien évidemment leur propre idéologie.

Le 19 juillet 1948, la République de Corée fut proclamé à Séoul.

Contrairement à ce que l’on a tendance à penser, l’antagonisme de l’URSS et des Etats Unis y est pour beaucoup dans la destinée des « Frères Ennemis ». La Guerre Froide…

D’après des archives soviétiques Kim Il Sung décida de lancer l’offensive sur la Corée du Sud en septembre 1949, la Chine était très réticente car une guerre dans la péninsule aurait déstabilisé toute la région , d’autant plus que cela aurait encouragé les américains à inervenir en Extrême Orient, cependant si son territoire était menacée, une intervention militaire était légitime.

L’URSS fut aussi hésitante au début et attendit donc que l’armée nord-coréenne se développe pleinement et constitue une force armée puissante. L’armée Sud coréenne était bien moins préparé sur beaucoup de plan.

Le 25 juin 1950, l’armée nord coréenne marcha sur Séoul, en très peu de temps ils envahirent la quasi-totalité du territoire à part un périmètre autour de la ville de Busan.

Le 15 septembre 1950, le général MacArthur débarqua  avec des renforts à Incheon derrière les troupes ennemis, l’armée nord coréenne fut ainsi prit en tenaille ; les troupes des Nations Unies arrivèrent en octobre et ainsi commença l’avancée sur le territoire nord-coréen.

Cependant l’armée chinoise, qui voyait le camp ennemi s’avancer profondément en Corée du Nord, ne tarde pas à intervenir et repousse le camp occidental hors du territoire nord-coréen, ils reprennent même Séoul le 4 janvier 1951, commence alors une danse où les deux armées ne cessent d’avancer et de reculer.

Cette guerre fut meurtrière. Cependant la guerre « n’est pas terminé » puisque cette armistice signé à Panmujeon le 27 juillet 1953 ne fut qu’un cessez-le-feu.

 Vers la démocratie :

Après la guerre, la Corée du Sud faisait partie des nations les plus pauvres du monde,  les Etats-Unis leur offre une aide financière sélective, par conséquent très vite le gouvernement est baigné par le clientélisme et la corruption, en 1960 des manifestations étudiantes ont lieu, suscité dans un premier temps par les étudiants de Daegu et leurs professeurs, ce qui entraîne la démission de Rhee Syungman et la fin de la Première République ; un système parlementaire est alors instauré avec le Président Yun Bo-Sun à sa tête.

Le 16 mai 1961,lors d »un coup d’état militaire, le Général Park Chung-he prend le pouvoir et dissous l’Assemblée parlementaire, ce qui met fin à la Deuxième République, le « dictateur » Park Chung He se maintient au pouvoir jusqu’en 1979 (IIIème et IVème République), en effet il sera réélu en 1971 contre son concurrent de l’opposition Kim Dae-jung (future président). Park Chung-he est à l’origine de l’essor économique coréen, du Miracle du Fleuve Han. Il demanda même une indemnisation en dollar au Japon pour les actes de la colonisation contre l’avis de la population coréenne. Sa femme fut très populaire et eu un grand rôle au sein du gouvernement, mais elle fut assassiné lors d’une cérémonie de commémoration de l’indépendance par un espion nord-coréen. Le Président en fut extrêmement choqué, il se fit assassiné le 26 octobre 1979 par le chef des services secret, un ami à lui.

C’est le militaire, Chun Doo Hwan(Vème République), qui s’occupa de l’enquête sur l’assassinat du feu président, qui prit le pouvoir par la suite avec l’appui des Etats-Unis, mais seulement après avoir évincé l’éphémère Président-intérim, Choi Kyu-ha.

Après que des étudiants est brulé le centre culturel coréen à Busan, il choisit la ville de Kwangju pour envoyer une brigade spéciale pour ravager la ville, c’est d’ailleurs par l’intermédiaire de la presse étrangère que les coréens ont entendu parler de ce bain de sang.

La Constitution instituant la VIème Réppublique est voté le 25 février 1988 et décrète que le Président est élu pour cinq ans avec un mandat non renouvelable.

C’est ainsi que Roh Tae-woo, ami et héritier de Chun Doo Hwan, est élu en 1988, lors de sa présidence plusieurs évènements ont lieu, notamment la tenue des Jeux Olympiques à Séoul et l’entrée des deux Républiques de Corée à l’ONU. Sa présidence représente aussi une transition vers la démocratie.

Kim Young-sam, élu en 1993, est le premier civil à accéder au poste de président depuis Rhee Syungman et pleinement démocratiquement, il a ouvert les dossiers de corruptions dans le gouvernement, y compris ceux de ses deux prédécesseurs. Sa présidence est aussi marqué par un progressif démantelement des Chaebols (conglomérats industriels et financiers).

En 1998, Kim Dae-jung succède à Kim Young-sam, il tente un rapprochement avec la Corée du Nord et rencontre Kim Jong-Il lors d’un sommet en 2000, pour sa politique de rapprochement avec la Corée du Nord, il a reçu le Prix Nobel de la Paix. Il a aussi relancé l’économie après la crise asiatique.

En 2003, c’est Roh Moo-hyun qui devient président, il a un parcours très atypique, contrairement à son prédécesseur qui était connu depuis bien longtemps du monde politique, Roh Moo-hyun a arrêté l’école au lycée, mais cela ne l’a pas empêché de passer les concours de la magistrature et de devenir avocat, en tant que tel il a beaucoup travaillé pour la société, le peuple…Il a su se construire une réputation de fervent opposant à la corruption, de ce fait il a un peu délaissé l’économie pour lutter contre les inégalités sociales, en cela il fut vite vu comme ennemi des riches car augmentant leurs impôts pour ses réformes sociales, il s’aliéna même les 3 grands quotidiens coréens et les magistrats. Or, un an après la fin de sa présidence, il fut accusé d’avoir reçu de l’argent totalement illégalement, visiblement c’est sa femme sui le reçut et l’ex-président n’en su rien, mais humilié et ayant des remords pour ce qu’on faisait subir à sa famille, il se suicida le 23 mai 2009.

En 2008, c’est Lee Myun Bak qui devint président (pour avoir un petit aperçu de la présidence de Lee Myun-bak, allez à la rubrique politique intérieure).

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Un commentaire pour Histoire de la Corée

  1. Alistere dit :

    Merci pour toute ses infos sur la Corée ! Je vais pouvoir enrichir ma culture sur le pays héhé ~ !

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